Part. Babelio : Entre chien et loup de GuerberLelasseux

*****  Entre poésie et image …

Editions ILLADOR, ISBN 9791090203020, 25 €

 

Présentation sur le site des éditions ILLADOR ; « Anne Guerber est une véritable éveilleuse de sens. Par l'art qu'elle possède de ciseler la langue pour dire sa perception affûtée du monde, elle nous donne à le voir, le sentir, le goûter, le toucher, l'écouter. mais aussi le comprendre un peu mieux. Elle nous en propose une vision forte et sensible, pleine de fulgurances, où l'humour côtoie la gravité, où la poésie croise l'inattendu. F. Marcilhacy

 

Voici un livre que j’ai eu la chance d’avoir entre les mains grâce à l’opération masse critique Babelio. Donc, je les en remercie chaleureusement ainsi que les éditions ILLADOR.

Voici donc un livre qui sort un peu des sentiers battus, car c’est un livre de poésie mais aussi de photos, et il est vrai que si nous ne manquons pas de poètes ni de photographes aujourd’hui, peu arrivent à sortir du lot et même être édité.

Alors savourons ce moment de lecture atypique pareil à une pause que l’on s’octroierait avec plaisir après une semaine infernale.

Tout d’abord parlons du livre dans sa globalité. C’est un livre aéré, avec la plupart du temps une poésie de Anne Guerber par page (certaines sont plus longues). En face de ce texte, une photo de Guillaume Lelasseux, photographe. Le duo fonctionne bien, il me semble.


Côté photo, certaines me parlent tout de suite : celles de la page 42 est superbe – " Ecorce ", page 110 que je trouve magnifique – " quand l’enfance s’en va "  et page 120 – " l’épeire des champs ". Et en même temps, je pense que je suis complètement passée à côté des photos des pages 34, 78, 92 (cette dernière représente une grue) …. Tout cela pour vous dire que la photo a dans ce livre un rôle important car si la photo m’interpelle, alors je lis plus facilement et avec plus de plaisir le poème en face.

Pourquoi ? Probablement, car je ne suis pas à la base une lectrice de poésie peut-être mais que j’apprécie la photo.


Penchons-nous maintenant sur la poésie …Ce qui caractérise tout d’abord ces textes, c’est le fait que les vers soient libres ou tout du moins ils en donnent l’impression, pour certains on peut parler de calligrammes ? je ne sais pas … (pages « O » page 135, « jour férié » page 105, et page 11 « « les yeux grands ouverts » - le dessin me fait penser à un œil en fait ….). On a un sentiment de « Zéro » contrainte de la part de la poète moi qui aime bien le classicisme comme mouvement, cela me demande une certaine adaptation.

  • J’ai eu un petit faible pour une poésie qui s’appelle « ce jour-là » page 29 : elle est tout simplement incroyable, comme si ce qu’elle disait était ce que je pensais. Les mots sortent, disent tout simplement et font du bien. Je ne pensais pas pouvoir dire cela d’un poème ! De plus, je pense que certains poèmes de Guerber mériteraient une lecture à voix haute. D'ailleurs, je fais une petite digression à ce sujet. Régine Detambel a écrit un livre sur les biblio thérapie créative (« Les livres prennent soin de nous » que je conseille) et elle insiste sur le rôle important que peut avoir la poésie sur l’individu. Et en lisant ces quelques vers, j’ai tout de suite pensé à elle ! Madame Detambel, vous n’aviez pas tort !
  • Un petit clin d’œil pour « impatience du jour » page 15 que je trouve tellement beau et visuel.
  • La poésie « pensées » qui se trouve en page 113 et en quatrième de couverture est, je trouve, très réussie ; il y a un jeu dans les sons « ss » très présent dans tous les vers, une belle réussite.

Bilan, un très beau livre et je pense que vous l’avez compris, un livre qui demande du temps pour être bien lu. Tout ne m’a pas interpellé, mais ce que j’ai choisi poèmes et photos m’ont fait du bien et c’est avec un grand plaisir je pense que je reviendrai dans ce livre et picorerai au hasard un texte ou une photo. Merci pour cette découverte !