Part. Babelio / PRIX SNCF du Polar 2016 : Terminus Belz d'Emmanuel Grand

 *****  Un bon polar prenant !

Editions Points, ISBN 9782757842812, 7,90 €

 

Enez ar Droc’h. L’île des fous, comme disent les locaux. Pour Marko Voronine, clandestin ukrainien traqué par la mafia roumaine, Belz semblait l’endroit idéal pour se faire oublier. Mais dans cette enclave portuaire, les étrangers ne sont pas aimés et Marko se brouille avec un autre marin, Jogand. Quelques jours plus tard, son cadavre mutilé est découvert. Marko sait son temps compté et la fuite impossible.

 

Tout d’abord, Merci aux Editions Points et à Babelio pour ce livre que j’avoue avoir dévoré. Ce polar, sélection 2016 du Prix SCNF du polar, n’est, je dois dire, pas le polar type auquel je m’attendais et je ne pense que je l’aurais acheté ou pris à la bibliothèque … Et cela aurait été une grosse erreur de ma part. Donc, finalement  je suis plus que ravie d’avoir « eu à la lire ».

Ce polar est un savant, décapant, audacieux mais réussi mélange de polar roumain, breton et ukrainien : il est difficile de se rendre compte comme cela, mais l’histoire (ou devrais-je dire les histoires) n’en pâtit (pâtissent) pas du tout. Les moments de répit sont rares, le rythme est soutenu, les personnages se courent les uns après les autres, ils sont toujours sous pression, la menace est partout et surtout là où on l’attend le moins. Les rebondissements sont nombreux et déstabilisent juste ce qu’il faut  le lecteur.

Mais ce polar n’est pas seulement un polar au sens propre, l’auteur va encore plus loin. Qui dit Bretagne, dit contes, légendes, croyances et tout cela est ingénieusement utilisé par Emmanuel Grand. Cet aspect "fantastique" est intéressant et apporte indéniablement une touche personnelle que j’ai beaucoup aimée.

Ensuite, la construction de ce roman est très réussie, car nous avons deux histoires parallèles mais cependant complètement imbriquées l’une dans l’autre. Au moment où l’on quitte la première pour un moment d’accalmie, la deuxième histoire nous amène son suspens et relance de nouveau l’action. Ce livre est addictif et on tourne les pages sans problème pour savoir ce qu’il va se passer.

Je finis cette chronique en vous parlant du personnage principal que l’on suit, Marko Voronine. Marko est ukrainien et doit fuir de nombreuses menaces dont la mafia roumaine. On s’attache vite à ce personnage intelligent, peut-être un peu gauche par certains aspects et dont le seul vrai but est de trouver une vie meilleure à l’ouest.


Ce livre est le premier roman d’Emmanuel Grand et c’est difficile à croire car je le trouve très complet, audacieux et abouti ! Il mérite amplement  sa sélection 2016 pour le Prix polar SNCF. On espère qu’il ne s’arrêtera pas là et qu’il nous fera l’honneur d’un prochain livre bientôt.

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