Victor Hugo vient de mourir de Judith Perrignon

Petite critique pour un "petit" livre qui cache bien son jeu !

Editions Pocket, 168 pages, ISBN 978-2266273367

 

Le poète vient de rendre son dernier souffle et, déjà, la nouvelle court les rues, entre dans les boutiques, les ateliers, les bureaux. Paris est pris de fièvre. Chacun veut rendre un dernier hommage et participer aux obsèques nationales qui mèneront l'Immortel au Panthéon. Deux millions de personnes se presseront sur le parcours du corbillard en ce jour de funérailles intense et inoubliable.

 

 

 

Ce livre joue sur l’émotion, sur nos émotions ! Ce livre a eu le toupet de m’arracher quelques larmes …

 

Grâce à Judith Perrignon, on participe un peu malgré nous aux derniers instants de Victor Hugo et on retient notre souffle comme l’ensemble de la nation.

 

« Bien sûr qu’il est vieux et la vie n’a jamais rien promis d’autre que de s’en aller. La sienne a duré longtemps, quatre-vingt trois ans, mais si longtemps intense, si vibrante, si enroulée sur son temps, son siècle, ce dix-neuvième qui a cru au progrès mécanique de l’Histoire, qu’on dirait qu’un astre va s’éteindre dans le ciel. La foule pressent le vide. » p11

 

Puis vient l’organisation des funérailles, et tout se met en marche : comment faire au mieux, le chemin à suivre dans la capitale, où enterrer le grand Poète, que faire pour éviter les débordements ? Autant d’éléments dont on parle rarement dans les livres !

 

On fait connaissance avec

  • D'abord la famille proche de Victor Hugo ses petits enfants auxquels il tient plus que tout, sa fidèle belle-fille (qui a été marié à un de ses fils), son nouveau mari à elle, les fidèles de Victor Hugo Vacquerie et Meurice.
  • Et puis il y a les autres comme les personnages notables de cette époque (que j’avoue je ne connaissais pas du tout …) comme l’homme politique ancien militaire Maxime Lisbonne, ou l’animateur littéraire et journaliste Prosper-Olivier Lissagaray.
  • Et enfin, il y a les gens, les pauvres, les ouvriers, les riches, les bourgeois, les politiques … tous les autres !

Ce texte court est assez déroutant mais très instructif. L’écriture de Judith Perrignon est poétique, belle, calme et reposante, c’est un texte qui se déguste. Cela a été un vrai plaisir de lecture !

 

Mais j’ai quelques lacunes dans l’Histoire du dix-neuvième, et j’avoue avoir été un peu frustrée de ne pas tout saisir. Je pense que je suis passé malgré tout à côté de beaucoup de références historiques. Il faut, je pense, (mais je peux me tromper) avoir un peu de connaissances pour pouvoir apprécier ce livre à sa juste valeur.

 

Car finalement, il cache bien son jeu et malgré sa petite taille, il a beaucoup à dire !

 

Je conseille bien sûr mais pour ma part "A relire" !

 

« Paris offre au poète le culte d’ordinaire dévolu aux despotes, aux empereurs et aux rois, il était le souverain des mots, de l’imaginaire. Il leur a inoculé un vaccin, un espoir, alors aussi dure soit la perte, le fond des cœurs semble tranquille » p134